Si c'est pas maitenant, quand?

Jean-Marc Salvet (éditorialiste du Soleil) nous dit que le lieu et l'heure choisie pour manifester notre opposition à la guerre pose problème. Je suis désolé mais il n'y aura probablement jamais de meilleur lieu et de meilleure heure ! En marge du départ du contingent de Val-Cartier, l'Armée canadienne se paie une gigantesque campagne de promotion à nos frais, dans notre ville. Je suis extrêmement reconnaissant à la Coalition Guerre à la guerre d'avoir organisé une contre-manifestation. Ils ont permis une polarisation de notre société consensuelle et ont évité l'enracinement d'un mouvement unilatéral de "soutien à nos troupes". Sans cette contre-manifestation, nous aurions été soumis à un désespérant barrage de propagande militariste. Grâce à eux, il n'y a pas d'unanimité et l'opposition peut s'exprimer jusque dans les grands médias. Ça me semble éminemment sain. D'autre part, M. Salvet, comme nombre de "soutien aux troupes", nous dit que les soldats sont la mauvaise cible et que les opposants auraient dû s'en prendre aux dirigeants politiques. Encore là, je suis en désaccord. D'une part, il faut avoir la tête dans le sable pour prétendre que les opposants ne ciblent pas également les politiques. D'autre part, les soldats me semblent une cible tout à fait légitime. S'il est vrai qu'ils ne choisissent pas les missions de l'Armée canadienne, ils ont quand même choisi de s'enrôler ! À ce que je sache, il n'y a pas de conscription et les gens qui portent l'uniforme ont choisi en toute connaissance de cause le métier de militaire. Par ailleurs, y a-t-il meilleur symbole du militarisme et de la guerre que les soldats? Finalement, en ce qui concerne la date du retrait des troupes. Je n'ai qu'une question : si ce n'est pas maintenant, quand?